La poste en Moselle 1940 – 1945 (Tome 1)

La campagne de France lancée par HITLER avait débuté en mai 1940, mais dès le 1er septembre 1939, tous les mosellans (tout comme les alsaciens) habitant entre la frontière et la ligne Maginot, zone appelée « ZONE ROUGE » avaient reçu l’ordre d’évacuer leur région. Cela concernait une partie des arrondissements de Sarreguemines, Forbach, Boulay et Thionville soit 302.732 personnes de 300 communes (sur 765) représentant 45% de la population mosellane qui avaient pour la plupart pris la direction de la Charente et de la Vienne. Ils seront rapatriés dans leurs foyers en septembre-octobre 1940.

Violant les conditions d’armistice du 22 juin 1940, HITLER annexe l’Alsace et la Moselle, privant la France de tout droit de souveraineté sur ces territoires. Dès lors l’impitoyable administration nazie se mettait en place, laminant toute velléité de résistance. Dès le 16 août 1940, commence l’expulsion de près de 280.000 Lorrains, dont certains n’étaient pas d’origine mosellane. Leurs entreprises sont placées sous contrôle d’administrateurs provisoires et leurs biens confisqués. Puis, le 21 septembre, le Gauleiter Joseph BURCKEL, commissaire du Reich en Lorraine, fait son entrée officielle à METZ ; l’événement était salué par la mise en service par la Reichspost des cachets illustrés « Porte des Allemands ». La germanisation à outrance de la Lorraine est alors engagée : langue française interdite, substitution de prénoms allemands, voire de noms aux prénoms et noms français. Le 25 janvier 1941, les noms français des localités mosellanes sont remplacés par les noms allemands utilisés avant 1918.

Au 15 août 1940, l'ensemble l’ancienne poste française de Moselle est incorporé dans la Deutsche Reichspost et les timbres allemands à l'effigie du Maréchal Hindenburg surchargés «Lothringen» remplacent les timbre français. Tous les bureaux n'ayant pas été régulièrement approvisionnés, les timbres français conservèrent leur validité les 15, 16 et 17 août 1940 en Alsace, offrant ainsi l'opportunité de créer des affranchissements mixtes composés de timbres allemands et français seront autorisés.

Les bureaux de poste furent, à l'origine, dotés de cachets allemands provisoires en caoutchouc. Cependant, l'approvisionnement ne se fera que petit à petit et les cachets français resteront en service quelque temps encore. Toutefois, les grands bureaux seront dotés très tôt de cachets à date définitifs. Des cachets illustrés feront leur apparition dans un certain nombre de localités à vocation touristique et d'autres serviront la propagande nazie à l'occasion de diverses manifestations. La poste ferroviaire fut également rétablie dès août 1940, mais les cachets ambulants définitifs n'apparurent que le 1er octobre 1941.

Le Parti National Socialiste Allemand des Travailleurs (NSDAP) s’implante rapidement en Lorraine et les ouvriers invités à s’inscrire au Front Allemand du Travail (DAF). A partir du 23 avril 1941, les Lorrains de 18 ans furent astreints à un service de six mois dans le Service Allemand du Travail (RAD). Enfin, le 19 août 1942, à Winitza en Ukraine, Hitler et les deux Gauleiter Bürckel (Moselle) et Wagner (Alsace) signent le décret instaurant le service militaire obligatoire pour les alsaiens-lorrains ; ce sont les Malgré-Nous : 30.000 hommes environ seront incorporés dans la Wehrmacht et dans la Waffen SS et 10.000 Lorrains paieront de leur vie cet engagement forcé.

Tous ces événements ont marqué de façon indélébile la philatélie et la marcophilie mosellane de cette époque. Cet ouvrage reste une référence indispensable à celles et ceux qui s’intéressent à l’histoire postale de cette période. Ce TOME 1 contient un aperçu historique puis le répertoire des noms français et des noms allemands des bureaux de poste, le catalogue des timbres à dates par bureaux, ainsi qu’un répertoire des étiquettes de recommandation et de valeur déclarée.

Le TOME 2 contient une étude des timbres-poste au type « Lothringen » et des entiers postaux, les tarifs postaux français et allemands, une nomenclature des timbres à date ambulants par lignes ferroviaires, les la poste de service, les marques diverses et les cachets de franchise, les empreintes de machines à affranchir (EMA), la censure du courrier, les bureaux de poste de l’armée américaine en Moselle en 1944-45, ainsi que les timbres de la libération de Metz et de Forbach

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