80 ans après la Libération, il peut paraître difficile de comprendre la situation des alsaciens et des mosellans de l’époque. Ceux-ci ont été empêchés de correspondre librement durant de longs mois, plus que dans toute autre région française.

Entre les premières et les dernières communes libérées dans la région, il s’est déroulé quatre mois pour l’Alsace et plus de six mois pour la Moselle (du 6 septembre 1944 au 19 mars 1945).

Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette libération lente et tardive, et la région reste située pendant de longs mois dans la ‘zone de l’avant’, donc sous le pouvoir du délégué militaire, un officier de liaison désigné par le commandement allié. Cette proximité du front entraîne de nombreuses restrictions, dont celles du courrier postal dont l’acheminement est entravé par des destructions et des voies de circulation impraticables ou obstruées.

Hormis les correspondances militaires, ce courrier ne circule pas normalement avant fin mai 1945. Surtout, il continue d’être contrôlé, sa limitation aux seules cartes postales non illustrées permettant une lecture bien plus facile.

Ces exigences touchèrent une grande partie des régions libérées par les armées alliées, mais sur des durées moindres que dans tout l’est de la France.

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